On y reproche à la Russie de restreindre l’activité des communautés minoritaires et le soutien illimité du gouvernement à l’Eglise orthodoxe russe et d’autres confessions traditionnelles, écrit mercredi le quotidien.

Le département d’Etat conclut qu’en un an, la situation “confessionnelle” en Russie n’a pas beaucoup changé et reste alarmante, notamment en ce qui concerne les communautés religieuses minoritaires.

Selon les auteurs du rapport, les religions “non traditionnelles” en Russie concernent moins de 20% de la population. Les experts font ici référence aux fidèles de diverses branches de l’église orthodoxe mais également aux bouddhistes, aux protestants, aux catholiques, aux mormons, aux hindous, aux païens et aux membres de la secte Falun Gong, interdite en Chine. Ces croyants sont confrontés aux plus fortes restrictions de la part du gouvernement : il n’est pas rare qu’ils ne puissent pas recevoir d’enregistrement et ou même de visa, indispensables pour vivre en Russie.

De plus, les petites organisations religieuses attirent souvent l’attention des forces de l’ordre et du fisc, sont confrontées à des menaces et à des violences physiques.

Et le rapport n’est pas à court d’arguments. Ces trois dernières années la police a interpelé 1 400 témoins de Jéhovah, 150 perquisitions ont été effectuées dans les locaux de la communauté, 38 rituels religieux ont été interrompus par les forces de l’ordre. Les adeptes du penseur turc Saïd Nursi ont connu les mêmes problèmes. Les membres de cette communauté ont été arrêtés à plusieurs reprises par la police et certains de ses représentants ont été envoyés de force suivre une expertise psychiatrique. De plus, les biens des adeptes de Falun Gong et des scientologues ont été confisqués à Kaliningrad, à Vladivostok et à Novossibirsk.

Les experts du département d’Etat concluent que les événements dans le Nord-Caucase et l’afflux d’immigrants d’Asie centrale ont entraîné la hausse de sentiments anti-islamiques en Russie.

Les prières des communautés musulmanes ont déjà été interdites dans beaucoup de villes, dont Kalouga, Maloïaroslavets, Ioujno-Sakhalinsk et Nakhodka. Des interdictions similaires concernent les bouddhistes à Ekaterinbourg et les fidèles de l’Eglise orthodoxe autonome à Voronej.

Par ailleurs, les auteurs constatent une extension significative de la littérature “extrémiste” approuvée par le ministère de la Justice : on compte 1 598 livres religieux fin 2012 contre 1 066 en 2011. Parmi les éditions interdites on retrouve Bhagavad Gita des krishnaïtes et certains livres protestants et bouddhistes.

En parallèle, les experts américains s’alarment de voir distribués librement les livres néonazis et antisémites sur le territoire russe. Le nombre d’attaques sur les hommes d’Eglise et les actes de vandalisme augmentent. 94 incidents ont été enregistrés l’an dernier, dont 38 visaient les églises orthodoxes, 12 les locaux des témoins de Jéhovah et 5 des synagogues. Six imams ont été tués dans le Nord-Caucase et au Tatarstan.

Le département d’Etat constate également des violations des droits de croyants dans d’autres pays de l’ex-URSS, notamment en Azerbaïdjan, au Turkménistan, au Tadjikistan et en Ouzbékistan.

Les experts qualifient de “critique” la situation en Chine, en Corée du Nord, au Soudan, en Arabie saoudite, au Vietnam, au Pakistan, en Afghanistan et en Iran.

source :RIA Novosti. Alexei Philippov
22/05/2013
MOSCOU, 22 mai – RIA Novosti
http://fr.ria.ru/presse_russe/20130522/198363618.html