Un policier a confirmé à l’AFP que le document reçu par une journalise nantaise la semaine dernière était «vraisemblablement un faux». Il y a «très peu de probabilités» qu’il ait été écrit et signé par M. Dupont de Ligonnès, a précisé cette source sur la foi des premières expertises qui ne sont pas «totalement terminées» ni définitives.

Ce courrier était expertisé par la police pour en identifier l’auteur. Daté du 11 juillet, il était arrivé quelques jours plus tard au bureau de l’AFP à Nantes puis remis à la police. Il s’agit d’une photo de deux des fils de Xavier Dupont de Ligonnès, disparu depuis plus de quatre ans, photo «qui n’était pas une nouveauté», a aussi dit la source policière, infirmant les dires selon lesquels le cliché était inédit. Au verso, il était écrit en majuscules «Je suis encore vivant» puis en minuscules: «De là jusqu’à cette heure» (sic). Le message écrit à la main était signé “Xavier Dupont de Ligonnès”.

TOUJOURS RECHERCHÉ

L’homme est toujours activement recherché par la police. Quinquagénaire à la personnalité instable, fils d’une mère endoctrinée dans une secte qui proclame l’imminence de l’Apocalypse, il connaissait de nombreux problèmes financiers. Est-ce pour cette raison qu’il a tué sa femme Agnès et leurs quatre enfants, Arthur, 20 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans, et Benoit, 13 ans, en 2011 ? Leurs cadavres étaient enterrés avec ceux des deux chiens sous la terrasse de leur pavillon nantais. Des objets religieux, croix, statuettes, chapelets, médailles étaient en outre disposés sur chaque corps.

Xavier Dupont de Ligonnès semblait avoir en tout cas préparé sa fuite. Le 8 avril 2011, il avait écrit un courrier à ses proches. Il y expliquait devoir partir vivre aux Etats-Unis dans le cadre d’un programme de protection des témoins. «Inutile de s’occuper des gravats et autres bazars entassés sous la terrasse, c’était là quand nous sommes arrivés ici», avait-il notamment écrit. Il aurait quitté Nantes peu après la date présumée des assassinats, le 3 ou 4 avril, pour rejoindre la Charente-Maritime avant de gagner Blagnac (Haute-Garonne). Il a ensuite séjourné le 12 avril à l’Auberge de Cassagne, au Pontet (Vaucluse), avant de rejoindre Roquebrune-sur-Argens (Var), où il a abandonné son véhicule, une Citroën C5, le 15 avril. C’est là que sa trace a officiellement été perdue.

source : http://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Xavier-Dupont-de-Ligonnes-La-mysterieuse-lettre-recue-est-sans-doute-un-faux-806948

CLÉMENTINE REBILLAT