Jacques Luc a fait partie du groupement souvent considéré comme sectaire pendant 41 ans, avant d’en sortir et de militer contre le mouvement. Cette entrée en matière ne l’étonne pas. “C’est une façon d’agir que j’ai moi-même appliquée pendant de nombreuses années. Les témoins de Jéhovah profitent de tous les événements qui pourraient conforter ce qu’ils annoncent dans leurs messages. C’est-à-dire : le monde va mal, Dieu va faire quelque chose.”

Le groupement surfe sur les catastrophes et leur retentissement émotionnel. L’ex-adepte explique: les témoins de Jéhovah ont une réunion par semaine sur le porte-à-porte, pour calquer leur prêche sur l’actualité : le 11 septembre, le tsunami… les peurs collectives font un terreau propice à leur message.

Les drames personnels aussi. “Très souvent, ils compilent les avis nécrologiques, trouvent les coordonnées des gens et leur téléphonent. Le but, c’est de montrer à ces personnes qu’il est possible de revoir l’être aimé aujourd’hui disparu (…) Ils distribuent aussi des tracts à la sortie des cimetières.”

Jacques Luc a ainsi prêché des années, convaincu d’apporter du soulagement. Aujourd’hui, il y repense avec malaise, convaincu d’avoir été manipulé, et d’avoir manipulé à son tour, lors de ces tête-à-tête avec des personnes fragilisées.

Pas un cas isolé mais des instructions données aux militants

Ces méthodes n’étonnent pas Henri de Cordes, le président du centre d’étude sur les sectes. Ce n’est pas surprenant, dit-il, de voir que les témoins de Jéhovah récupèrent l’accident de car de Sierre pour convertir de nouveaux adeptes et ainsi tenter de gonfler leurs rangs. “Ce n’est pas simplement une bonne occasion, saisie par une seule personne. Ce sont très probablement des instructions données aux militants de base, pour axer leur discours sur ce genre de drame qui touche toute la population.”

D’autres groupements sont connus pour avoir également récupérer des drames fort médiatisés. Henri de Cordes pense au 11 septembre, au tsunami… “Avec une action de type humanitaire, cela passe a priori comme étant bien vu. Mais la question est toujours de savoir si ces actions visent plus à soulager des personnes ou à faire développer le groupement qui se retrouve derrière.”

Myriam BaeleL’accident de Sierre récupéré par les témoins de Jéhovah

RTBF
REGIONS | mardi 27 mars 2012

“Y a-t-il un Dieu? Et que fait-Il face à un drame comme celui de Sierre ? Vous trouvez injuste que des enfants meurent ? Nous avons des réponses.” Voici comment les témoins de Jéhovah abordent ces derniers jours les passants en rue ou dans le métro. Le but ? Convertir de nouveaux fidèles.

Jacques Luc a fait partie du groupement souvent considéré comme sectaire pendant 41 ans, avant d’en sortir et de militer contre le mouvement. Cette entrée en matière ne l’étonne pas. “C’est une façon d’agir que j’ai moi-même appliquée pendant de nombreuses années. Les témoins de Jéhovah profitent de tous les événements qui pourraient conforter ce qu’ils annoncent dans leurs messages. C’est-à-dire : le monde va mal, Dieu va faire quelque chose.”

Le groupement surfe sur les catastrophes et leur retentissement émotionnel. L’ex-adepte explique: les témoins de Jéhovah ont une réunion par semaine sur le porte-à-porte, pour calquer leur prêche sur l’actualité : le 11 septembre, le tsunami… les peurs collectives font un terreau propice à leur message.

Les drames personnels aussi. “Très souvent, ils compilent les avis nécrologiques, trouvent les coordonnées des gens et leur téléphonent. Le but, c’est de montrer à ces personnes qu’il est possible de revoir l’être aimé aujourd’hui disparu (…) Ils distribuent aussi des tracts à la sortie des cimetières.”

Jacques Luc a ainsi prêché des années, convaincu d’apporter du soulagement. Aujourd’hui, il y repense avec malaise, convaincu d’avoir été manipulé, et d’avoir manipulé à son tour, lors de ces tête-à-tête avec des personnes fragilisées.

Pas un cas isolé mais des instructions données aux militants

Ces méthodes n’étonnent pas Henri de Cordes, le président du centre d’étude sur les sectes. Ce n’est pas surprenant, dit-il, de voir que les témoins de Jéhovah récupèrent l’accident de car de Sierre pour convertir de nouveaux adeptes et ainsi tenter de gonfler leurs rangs. “Ce n’est pas simplement une bonne occasion, saisie par une seule personne. Ce sont très probablement des instructions données aux militants de base, pour axer leur discours sur ce genre de drame qui touche toute la population.”

D’autres groupements sont connus pour avoir également récupérer des drames fort médiatisés. Henri de Cordes pense au 11 septembre, au tsunami… “Avec une action de type humanitaire, cela passe a priori comme étant bien vu. Mais la question est toujours de savoir si ces actions visent plus à soulager des personnes ou à faire développer le groupement qui se retrouve derrière.”

Myriam Baele

http://www.rtbf.be/info/regions/detail_l-accident-de-sierre-recupere-par-les-temoins-de-jehovah?id=7737838