Le chanteur lyrique espagnol dit avoir été trompé par cette école «philosophique», une organisation sectaire argentine, qui aurait développé, sous couvert d’aides médicales prodiguées à des toxicomanes, une activité d’exploitation sexuelle.

Placido Domingo va-t-il pouvoir se sortir indemne de ce nouveau scandale ? Trois ans après avoir été accusé par neuf femmes aux États-Unis de harcèlement sexuel, le chanteur lyrique espagnol se voit aujourd’hui empêtré dans une nouvelle affaire de mœurs. Selon les journaux La Nacion  (Argentine) et El Observador (Uruguay), l’ancien directeur de l’Opéra de Los Angeles aurait eu des liens avec la secte EYBA (acronyme de: École de Yoga de Buenos Aires), dite aussi «Villa Crespo», qui sous couvert d’aides prodiguées aux toxicomanes, aurait développé une activité de trafic sexuel.

Le scandale a éclaté lorsque les deux journaux sud-américains ont révélé au milieu du mois d’août que des enregistrements sonores entre des membres de la secte et des personnalités de la finance, de la culture et du spectacle ont été écoutés par la police argentine. Placido Domingo, dont la voix a été identifiée, s’est aussitôt défendu en affirmant qu’il a été abusé par cette secte aux objectifs apparemment philanthropiques.

Coupable de naïveté ?

Placido Domingo, qui sous sa casquette de chef d’orchestre dirigera, le vendredi 26 août, aux arènes de Vérone en Italie Turandot de Puccini, a donné récemment une interview à une chaîne mexicaine dans laquelle il a tenu à redire le peu d’implication qu’il avait eu à la secte «Villa Crespo»: «Vous avez bien vu qu’il n’y a rien. Je pensais que c’était un groupe d’amis, que je considérais comme des musiciens. Une fois je les ai invités à travailler avant de me rendre compte que ce n’était pas leur but. Mais bon, je n’ai rien à voir avec ça. C’est très triste quand vous pensez avoir des amis depuis de nombreuses années et que vous comprenez qu’ils vous ont utilisé».

Abusé ou complice trop naïf d’une organisation sectaire puissante qui aurait tissé des liens jusqu’aux États-Unis, Placido Domingo devra attendre maintenant la fin d’une enquête qui risque d’être longue. L’inoubliable Don José du Carmen de Francesco Rosi avec Julia Migenes-Johnson a eu 81 ans le 21 janvier de cette année. Le temps n’est désormais plus son allié.

https://www.lefigaro.fr/musique/placido-domingo-estime-avoir-ete-abuse-par-la-secte-villa-crespo-20220825